Sur le départ pour la gare destination Paris, je suis passée souhaiter de bonnes fêtes à mon voisin et beau père de ma proprio. Un vieux monsieur de 80ans, très avenant, agréable et surtout très serviable. Une qualité rare de nos jours pour un voisin!
A chaque visite chez lui, j’ai droit à la lecture d’un chapitre de son histoire, un chapitre de l’histoire tout court. Cette fois-ci il m’a raconté sa première activité professionnelle d’après guerre à la fleur de l’âge, il y a un peu plus de 60 ans déja en Espagne… Un récit riche en anecdotes historiques. Toujours aussi heureux de pouvoir partager ses moments encore vivants dans sa mémoire avec les autres.
Etonnée de le voir encore là un 24 décembre, j’ai appris qu’il allait passer les fêtes tout seul, son fils est parti en vacances à la réunion avec sa petite famille. Triste sort! Triste de se dire qu’il arrive un jour après avoir tant donné à ses enfants, après s’être sacrifié pour eux, de se retrouver tout seul les jours d’une fête aussi familiale que celle de Noel.
Le temps me pressait, je devais partir. Je n’ai pas eu le temps de déguster l’excellent vin muscadet qu’il m’a offert. J’ai du le boire en 3 grosses gorgées. Vu la vitesse à laquelle j’ai bu mon verre, il m’a regardé et m’a dit » Ne vous ai-je pas dit qu’il était excellent! On ne sent même pas l’acool alors qu’il est à au moins 20°… »
Oulà, moi qui n’avait pas encore déjeuné, je me suis dit « Eh merde, j’espère que ça ne va pas monter trop vite avant que je sois dans le train… »
Je trouve ça vraiment navrant qu’on puisse laisser son père seul (qui plus est le soir du réveillon).
Mais dans ce pays on met aussi ses parents dans des maisons de retraite …